Bulletin saisonnier du Léman : Printemps 2025
La CIPEL vient de publier les résultats des six campagnes de mesures effectuées par l’INRAE de Thonon, entre mars et mai 2025 au point SHL2, situé à l’aplomb du point le plus profond du Léman (309 m).
Ces observations, comparées à la période de référence 1991-2020, mettent en lumière plusieurs évolutions notables des paramètres physico-chimiques du lac :
🌡️ Température de l’eau
– Eaux superficielles (0-10 m) : Température moyenne de 11,1°C, soit +2,1°C par rapport à la période de référence.
– Eaux profondes (250-309 m) : Température moyenne de 6,5°C, soit +0,9°C d’augmentation.
👉 Ces évolutions confirment une tendance au réchauffement du lac à toutes les profondeurs, avec des implications potentielles sur la stratification thermique et la dynamique des échanges verticaux.
🫧 Oxygène dissous
– Eaux profondes (250-309 m) : Les concentrations en oxygène restent inférieures à l’exigence minimale de 4 mg·L⁻¹ fixée par l’ordonnance suisse sur la protection des eaux.
👉 La persistance de l’hypoxie en profondeur représente un risque pour la biodiversité benthique et le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Le brassage complet des eaux qui permet l’oxygénation des profondeurs et qui a lieu lors d’hivers suffisamment froids et venteux, ne s’est pas produit depuis 13 hivers consécutifs en raison du changement climatique.
🌿 Chlorophylle a (indicateur de biomasse phytoplanctonique)
Rappel : La “chlorophylle a” est le pigment vert principal des microalgues (phytoplancton), et c’est grâce à lui qu’on mesure la quantité de vie microscopique dans le lac.
– Mars 2025 (0-10 m) : Concentrations similaires à la moyenne de référence.
– Mars 2025 (0-30 m) : Légère hausse (+0,8 µg·L⁻¹).
– Avril et mai 2025 (0-30 m) : Diminution notable (-1,0 µg·L⁻¹ en avril ; -1,3 µg·L⁻¹ en mai) par rapport à la période de référence.
👉 Cette dynamique traduit une variabilité saisonnière accrue, avec un pic précoce suivi d’une baisse marquée en fin de printemps.
👀 Transparence de l’eau
La transparence mesurée à 16,1 m à fin mai est la valeur la plus élevée depuis 2009 ⚠️
👉 Ce record est directement corrélée à la faible biomasse phytoplanctonique observée en avril et mai.
La CIPEL poursuit son suivi pour anticiper les évolutions et accompagner la gestion durable du Léman.
Plus d’info dans le bulletin limnologique du printemps : lien direct